S'identifier - Contact
 

ARCHIVES


 Abdelhakim Ajimi : une mort suspecte

Note : 3.4/5 (42 notes)

  • MCG
  • Mardi 13/05/2008
  • 16:04
  • Version imprimable
 


Que s’est il passé lors de l’arrestation de Abdelhakim Ajimi vendredi 9 mai boulevard Victor Hugo?
Comment ne pas s’interroger lorsqu’un jeune de 22 ans meurt dans des circonstances troublantes ?
Après une altercation avec son conseiller bancaire, Abdelhakim Ajimi rentre à pied chez lui. Alors qu’il est en route, la Police nationale, informée par l’employé de banque, décide de l’appréhender. Une bagarre éclate entre le jeune homme et les policiers. Hakim refuse de les suivre au commissariat. Un des hommes de la BAC est blessé, clavicule cassée. Plaqué au sol par les policiers, menotté, il est maintenu dans cette position pendant une vingtaine de minutes. Des témoins oculaires ont précisé que les policiers le plaquaient au sol, et l’ont maintenu genoux dans le dos pendant qu’un autre lui tenait la tête relevée.
Pourquoi une telle force déployée ? Pourquoi 20 longues minutes ? Quel danger pouvait-il représenter menotté ?
Selon les témoins, Hakim était maîtrisé et ne pouvait plus se débattre, mais surtout, il n’avait plus de réactions.
Pourquoi quand les pompiers sont arrivés les policiers ne les ont-ils pas autorisés à le prendre en charge. En fait, seul le policier blessé est parti en ambulance. Que s’est-il alors passé pour Hakim à partir de ce moment là ? 
Est-il mort pendant le transport –dans ce cas, Hakim devait déjà montrer des signes de faiblesse sur les lieux de l’interpellation- ou bien a-t-il été embarqué mourant?
 
« Pas de bavure policière » ?
 
L’Inspection Générale de la Police Nationale a été saisie du dossier. P.M. Bourniquel, Directeur Départemental de la Sécurité Publique des A.M. ainsi que le procureur de Marseille ont déclaré que toute la lumière serait faite sur cette affaire. Pour l’instant, les versions divergent. La police aurait tenté un massage cardiaque dans la voiture pour le réanimer, puis dans la cellule du commissariat.
Pour le Préfet des A.M., péremptoire, la cause semble être entendue, alors que l’enquête vient tout juste d’être ouverte, « il n’y a pas eu bavure policière »…
L’autopsie qui sera pratiqué à Nice ce mardi apportera certainement beaucoup d’éléments nouveaux.
 
La famille ainsi que des amis du jeune homme ont créé un Comité de soutien (06 61 47 39 17).
Une marche silencieuse s’est déroulée dimanche pour réclamer justice. Un millier de personnes au moins ont répondu à l’appel. Exigeant la vérité, elles ont marché en silence pour soutenir la famille dans ce drame. Forte impression dans le cortège où des banderoles réclamaient justice ou déclaraient "Hakim, on t'aime, repose en paix" ou "ceux qui gardent la paix, tuent nos enfants". Silence pesant pendant que la foule passait devant le Cours Honoré Cresp bondé de touristes pour Expo Roses.
 
Que s’est-il réellement passé vendredi 9 mai en pleine après midi ? Comment une simple arrestation a-t-elle pu dégénérer ? En plein centre-ville, comment a-t-on pu laisser un tel drame se produire ?
Pour l’instant rien ne filtre.
 
Faire toute la clarté
La famille est dans l’attente.
L’un des avocats de la famille nous confiait que selon les résultats de l’autopsie, la famille se porterait partie civile ou bien déposerait plainte. Tous les témoins sont invités à se présenter. L’action du comité de soutien a déjà permis de recueillir le témoignage d’une jeune fille de 17 ans qui a assisté à la scène. Par ailleurs, d’autres témoins se sont fait connaître.
 
Toute la clarté devra donc être faite sur cette douloureuse affaire qui ne peut être dissociée d’un contexte national marqué par le « tout sécuritaire », les dérives anti-jeunes et racistes et parallèlement des pressions croissantes en termes de « résultats » pour les services de police.
 

Commentaires

Savoir ce qui s'est réellement passé

Il est vrai que plusieurs éléments nous conduisent à penser qu'il s'agit d'une bavure policière, car les témoins oculaires peuvent bien nous confirmer que l'état dans lequel se trouvait Hakim nécessitait des soins d'urgence, contrairement à ce qu'a affirmé le chef de la BAC.
Ce que j'aimerais c'est avoir plus d'informations sur l'intervention de Mr Mear du Crédit Agricole. Il aurait très bien pu déposer une main courante au comissariat au lieu d'alerter les services de police de cette manière-là.