Au Maroc -comme en France- les grands groupes (La Lyonnaise des Eaux-Suez et Véolia) tentent de faire main basse et de se partager le marché de l’eau.
La population des villes, mais aussi des zones rurales n’accepte pas cette mise en coupe réglée qui se traduit par des factures de plus en plus lourdes.
Plusieurs années de luttes, avec en première ligne, les femmes qui ont multiplié les manifestations avec le soutien actif de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) ont abouti à ce que le Conseil municipal de Casablanca impose à la Lydec (Lyonnaise des Eaux) une négociation du contrat d’affermage au bénéfice des Casablancais. Partout les luttes se sont multipliées.
Dernièrement, c’est dans le Moyen-Atlas à Benni Smin, prés d’Azrou que les habitants se sont mobilisés. Sit in, manifestations contre la construction par une société française d’une usine d’embouteillage de l’eau de la principale source du village.
A la suite de l’interpellation de quatre villageois qui ont été déférés devant le tribunal de Meknès, un responsable associatif s’indignait : « Ces gens sont coupables de défendre leur bien le plus cher : l’eau. Cette privatisation menace l’équilibre de toute l’économie locale ». « Le bien le plus cher » : aux États-Unis, 85% de l’eau relèvent du secteur public, 15% du privé.
En France c’est la proportion inverse.
Mais rien n’est irréversible, si on est décidé...
1,2 milliards d'euros pour Véolia et Suez
Et en plus ils sont pas contents! Suite à l'étude de "UFC Que Choisir" révélant les énormes profits réalisés dans leur gestion de l'eau par Véolia et Suez, un cadre de Véolia a osé se plaindre en déclarant à Nice-Matin que leur rentabilité était plutôt faible; juste quelques pour cent par an...! Juste 576 millions d'euros en 6 mois d'exploitation pour Véolia. Ce sont les marges scandaleuses sur la facture d'eau (de plus en plus salée pour nous pauvres usagers!) qui font de tels profits! Même chose dans les autres secteurs, sensés être de ses services publics, comme les parkings, la restauration collective (dont scolaire), le nettoyage et l'assainissement... La bataille des prochaines municipales devra faire figurer comme une des priorités le retour en régie publique de l'eau et de tout ce qui va dans le sens de l'intérêt collectif.
LM