Un ordre du jour chargé (38 délibérations et rapports) avec: l’adoption du Budget Primitif 2025 de la CAPG et tous les budgets annexes, le vote de la taxe GEMAPI, l’attribution de multiples subventions, mais aussi l’élection contestée d’un parlementaire -Jean-Marc Délia- au sein du bureau exécutif.
UN PROCÉS VERBAL CONTESTÉ, APPROBATION REPORTÉE
Dès l’ouverture de séance, un désaccord s’installe.
Paul Euzière (« Grasse à Tous ») demande la rectification du procès-verbal du précédent conseil du 27 février 2025.
En cause : une retranscription « doublement erronée » de ses propos sur le contrat de Délégation de Service Public des transports Sillages. Selon lui, la rallonge accordée à l’opérateur Marfina-Moventis était de 20 millions d’euros, non d’un seul million, et a été votée cinq mois après l’entrée en vigueur du contrat, non un mois comme on peut le lire dans le procès verbal de la réunion du conseil communautaire du 27 février.
Le président Jérôme Viaud reconnaît la nécessité de vérification : l’approbation du PV est donc reportée, en attendant la réécoute des enregistrements.
Voir l’intervention de Paul Euzière
L’ENTRÉE D’UN PARLEMENTAIRE AU BUREAU FAIT DÉBAT
Moment et sujet sensibles : l’élection de Jean-Marc Délia, sénateur et ancien maire de Saint-Vallier-de-Thiey, comme nouveau membre du Bureau communautaire [Délib.2025-34].
Paul Euzière alerte sur un risque d’illégalité : « Le bureau est un organe exécutif, or la loi interdit aux parlementaires d’en faire partie. »
Jérôme Viaud affirme avoir consulté le préfet et un avocat, qui confirmeraient l’absence d’incompatibilité ; à condition que M. Délia ne prenne part à aucun vote.
Bien que perplexe, Paul Euzière accepte finalement cette désignation « sous réserve », espérant que ce sera « une précaution utile pour éviter les contentieux ».
Voir l’intervention de Paul Euzière
BUDGET 2025 DE L’AGGLO : PRUDENT AU PLAN COMPTABLE, MAIS DES DÉRAPAGES DE PLUS EN PLUS INCONTRÔLÉS DE PLUSIEURS PROJETS
Le vote du budget principal (125 M€ en Fonctionnement, 53,9 M€ en Investissements) est présenté comme « rigoureux, solidaire et dynamique » par Jérôme Viaud. Il met en avant la stabilité fiscale, la solidarité entre communes (avec 1,7 M€ de dotation spécifique), et la poursuite de grands projets : enseignement supérieur, mobilité, équipements publics [2025-037].
Mais Paul Euzière alerte : «on avance dans des réalisations sans en maîtriser les coûts, ,ni en investissement, ni en fonctionnement »:
La piscine Altitude 500, « passée de 14 à 21 millions en quatre mois ».
Le Campus universitaire de Grasse dont « les coûts réels dépassent largement les prévisions ».
Le BHNS Grasse-Mouans-Sartoux, « sans chiffrage global à ce jour. »
Le « Jardin de pluie » remplaçant le parking SNCF, estimé à près de 2 M€, alors que le stationnement gratuit est supprimé.
Paul Euzière dénonce aussi une absence de stratégie de mutualisation et de cohérence entre services municipaux et intercommunaux, notamment en matière d’accueil périscolaire.
Voir l’intervention de Paul Euzière
Le conseil a validé de nombreuses subventions dans les domaines de la culture, du sport, de l’économie sociale, de la jeunesse ou de la rénovation énergétique.
Il engage également une procédure pour installer des panneaux photovoltaïques sur les ombrières du Pôle Intermodal de Grasse, près de la Gare SNCF [Délib. 2025-069]
Voir l’intervention de Paul Euzière
Sur l’habitat, l’arrêt du Programme Local de l’Habitat 2025–2030 [2025-074] est entériné, tout comme la signature du Pacte Territorial pour la Rénovation.
Paul Euzière appelle à un véritable débat démocratique sur les priorités sociales, notamment pour les jeunes, les familles modestes et les personnes âgées.
Si les rapports entre Jérôme Viaud et Paul Euzière ont exprimé souvent des oppositions de fond, les échanges ont toujours conservé un ton respectueux.
Le Président de l’Agglomération a reconnu les apports de l’élu d’opposition, notamment en matière de vigilance juridique et financière : « Vous avez raison de soulever ces questions, c’est dans l’intérêt de tous. »
De son côté, Paul Euzière et son groupe se veulent « une opposition constructive », tout en ne cédant rien sur le fond.
En matière de gestion, « la rigueur budgétaire affichée ne doit pas masquer des choix contestables et parfois opaques » a résumé le président du groupe « Grasse à Tous ».