Gérard Delhomez, ancien maire (Divers Droite) de Peymeinade qui a été pendant six années -2014-2020- Vice-président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Grasse délégué aux Transports et à la Mobilité a informé dans un courrier daté du 1er novembre de démissionner de son mandat communautaire.
Il en explique les raisons, sans mâcher ses mots, dans une lettre à J. Viaud qui n'a lors du dernier conseil communautaire, jeudi 4 novembre à aucun moment évoqué cette démission.
Gérard DELHOMEZ
Conseiller Municipal
Conseiller Communautaire
Le 1er novembre 2021
du Pays de Grasse
Objet: Démission de mon poste de conseiller communautaire
Monsieur le président,
Par la présente, je vous annonce ma démission de mon poste de conseiller communautaire motivée par des raisons personnelles mais surtout fonctionnelles que je tiens à vous communiquer par souci de transparence.
En ma qualité de vice-président du conseil communautaire de 2014 à 2020, j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de vous faire part de mes réserves et de mes préventions sur un certain nombre de sujets et même de mon opposition notamment au projet de parking de Mouans Sartoux dont j’ai pu démontrer le caractère communal. Je viens de le commenter encore à la faveur de son ouverture.
J’ai déploré aussi les faveurs faites à cette commune qui se soustrait à la règle communautaire sur un certain nombre de compétences (tourisme, déchet, eau) avec votre plus grande complaisance dans cette « pactisation » déjà ancienne.
On est en droit aussi de se demander pourquoi la CAPG n’a pas réclamé les millions d’euros dûs par cette commune et Pégomas condamnées par le TA de Nice au remboursement des fonds de concours illégalement attribués !
Depuis le renouvellement du conseil, je suis devenu simple conseiller communautaire et je constate les mêmes errements (défaut de bilan du mandat précédent, nominations sujettes à caution de vice-présidents et délégations contestables, exclusion d’un délégué, vrai fait du prince, manigances de la campagne des départementales…)
L’occasion nous était donnée avec la délibération sur le pacte de gouvernance d’instaurer une véritable démocratie qui mette les communes à égalité de traitement au sein de l’agglomération qui, jusqu’ici, privilégie Grasse et Mouans Sartoux voire Saint-Vallier à l’exception légitime de Valderoure bénéficiaire d’un véritable équipement public communautaire.
A cette fin, j’avais remis un rapport en date du 23 mars 2021 avec un bilan du mandat précédent et 19 propositions dont la création d’une commission ad’hoc pour l’écriture du pacte de gouvernance partagée par tous les conseillers communautaires. Une opportunité qui aurait redéfini la place des communes et le pilotage de l’agglomération.
J’avais aussi regretté, dans la même note, qu’après 7 ans d’exercice, aucun projet de territoire n’ait été écrit, hormis un document de 9 pages dont 4 de constats et 5 d’incantations !
Un document d’intentions, de titres, de textes, d’objectifs généraux puisés dans les nombreux documents existants qui ne saurait constituer un «projet de territoire » d’ailleurs non validé par le conseil communautaire.
Ma proposition du 6 juillet 2021 de débattre sur la portée et les limites du SCOT pour engager l’avenir est restée sans réponse. Comme souvent, des questions sont soulevées, vaguement discutées et finalement renvoyées dans le cimetière des dossiers classés
Forte de l’expérience passée, la nouvelle mandature aurait dû être l’occasion d’avoir une vision à long terme plutôt que de rester dans la gestion de court terme. Certes, les finances ne sont pas propices aux grands investissements, mais gérer, c’est aussi penser l’avenir du territoire.
Bien d’autres considérations pourraient être énumérées mais celles-ci me suffisent pour déplorer un mode gouvernance clientéliste qui n’est pas à la hauteur des enjeux de notre territoire.
Je n’ai jamais été dans l’allégeance toujours requise et je ne me vois pas dans une opposition, peut être entendue mais jamais écoutée, aussi, je préfère vous remettre mon mandat à réception de ce courrier que je vous remercie d’acter.
Je vous prie, monsieur le président, d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments.