Les élus "Grasse à Tous-Ensemble et Autrement" ont étudié le Protocole du Ministère de l'Education Nationale publié le 3 mai qui définit les obligations techniques matérielles et humaines conditionnant la réouverture des écoles le 11 mai.
Au vu des réalités grassoises et des exigences, ils se sont prononcés contre cette réouverture dans une lettre envoyée à J. Viaud dans laquelle Paul Euzière explique leur position et fait des propositions.
Paul Euzière
Conseiller municipal
Conseiller communautaire
Président du groupe Grasse à Tous-Ensemble et Autrement
Jérôme Viaud
Maire
Hôtel de Ville
Grasse- 06130
Grasse, le 5 mai 2020
Objet : Réouverture des écoles le 11 mai.
Monsieur le Maire,
Maire
Hôtel de Ville
Grasse- 06130
Grasse, le 5 mai 2020
Objet : Réouverture des écoles le 11 mai.
Monsieur le Maire,
La réouverture des 23 écoles publiques de Grasse à partir du 11 mai risque de mettre en danger la vie des enfants de notre ville, de leurs familles, des enseignants, des agents communaux qui travaillent dans nos groupes scolaires.
Parce que j’ai travaillé 40 ans dans l’Education Nationale, en tant que Directeur d’Ecole et élu et que je connais bien les réalités scolaires grassoises et les possibilités réelles d’appliquer le Protocole de 56 pages du Ministère de L’Education Nationale, je trouverais irresponsable de rouvrir nos écoles dès la semaine prochaine.
Il y a trop d’interrogations et trop d’incertitudes pour ces lieux de regroupement scolaire dont les exigences sanitaires strictes ne sont pas actuellement réunies.
Même si on accueillait que la moitié de nos 5000 élèves de maternelle et d’élémentaire, auxquels s’ajouteraient les élèves du secondaire et du privé en ville, voit-on le risque patent de diffusion et de circulation de ce sinistre virus Covid-19 à Grasse.
Dans la situation grave et inédite à laquelle nous sommes confrontés, il ne peut y avoir de place ni pour l’approximation ni pour l’improvisation. Le Conseil scientifique mis en place par le gouvernement, à juste titre, a proposé dans un avis daté du 20 avril dernier: de « maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre ». Plusieurs pays européens ont d’ailleurs fait ce choix comme l’Italie, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne…
Le gouvernement a décidé d’outrepasser la recommandation de prudence de ces experts médicaux qui sont sans conteste les plus compétents pour évaluer les risques. Personne n’est dupe. On donne la priorité aux intérêts économiques au détriment de la sécurité sanitaire.
On fait rentrer les petits enfants d’abord (entre 5 et 10 ans), et ceux des crèches ! afin que les parents retournent travailler.
Mesure-t-on bien les dangers que peuvent courir ces bambins dans les conditions précaires qui leur seraient imposées ?
En effet, le Protocole, sorti du bureau d’un ministère, avec ces consignes draconiennes sont inapplicables dans le peu de temps imparti. Cela ne peut se faire en un claquement de doigts !
Les services municipaux ne peuvent pas avoir eu le temps de mesurer les implications pratiques et matérielles qu’impliquent les 56 pages d’un Protocole dont la version définitive a été communiquée le 3 mai !
Les enseignants avec qui j’ai eu des échanges sont effrayés devant l’immensité de la tâche et gagnés par un stress bien compréhensible.
Quant aux parents, ils vivent d’autant plus l’angoisse que vient de s’ajouter l’information de cette maladie kawasaki qui, selon l’équipe de l’hôpital Necker, pourrait avoir un lien avec le Covid -19.
Si un retard d’enseignement peut être rattrapé, ce n’est pas le cas de la santé et de la vie !
Le combat contre ce coronavirus est difficile pour tous.
Oui, il faut de la solidarité.
Mais cela passe aussi par l’écoute et le respect de l’ensemble des acteurs de l’Education qui connaissent bien le terrain et la vie réelle.
A l’évidence, l’école de demain ne pourra plus être celle d’hier.
Le chantier est énorme pour le réinventer en traversant ce long tunnel sanitaire. Mettons à profit le peu de temps qu’il nous reste d’ici septembre pour assurer une rentrée scolaire sérieuse, en revisitant au détail près les conditions d’accueil et d’enseignement des élèves.
L’aménagement des lieux ; les conditions d’hygiène ; de restauration ; les méthodes d’éducation ; le matériel pédagogique…
Tout cela doit être revu, avec en plus une formation adaptée des équipes pédagogiques et des personnels concernés.
Pourquoi ne pas s’inspirer des commissions de sécurité communales pour autoriser la réouverture des écoles ?
Il pourrait être créé une commission spéciale composée des représentants de l’Agence Régionale de Santé (A.R.S) pour les règles sanitaires, de l’Inspection de l’Education Nationale, des conseils d’Ecole, de la Ville et de l’Etat ; chacun étant co-constructeur du projet, et cosignataire d’une convention impliquant l’engagement et les responsabilités juridiques partagés.
Cela précisé, il est, par contre, nécessaire que l’on continue d’accueillir dans les écoles les enfants des soignants et personnels de sécurité, comme c’est le cas depuis le début de la crise.
Voilà, Monsieur le Maire, notre position et nos propositions.
Recevez, Monsieur le Maire, ...
Paul Euzière
Voilà, Monsieur le Maire, notre position et nos propositions.
Recevez, Monsieur le Maire, ...
Paul Euzière