Les finances sont le nerf de la guerre.
Autant y voir clair sur l’endettement de la ville (74 millions d’€) comme sur celui de la Communauté d’Agglomération car, compte tenu des transferts de compétences et de personnels, les deux sont liés.
Il aura fallu des mois pour que le maire de Grasse, président de la CAPAP, reconnaisse que l’endettement de l’Agglomération n’est pas de 20,4 millions mais de 33,4 millions d’€.
On avait « oublié » de compter les emprunts revolving pour l’opération Symrise-Aroma: 13 millions (dont 156 000 € d’intérêts pour 2012).
Une paille !
Donc 33,4 millions d’€ de dettes fin 2012 pour la CAPAP contre 5,9 millions en 2007.
En regardant de plus près, on constate qu’outre le crédit revolving de 13 millions pour Symrise, dans la dette de la CAPAP figure aussi un « emprunt structuré » de 8 millions d’€ souscrit en 2009.
Taux actuariel : 11,94%.
Intérêts 2012 : 428 861 € ! (pour ce seul emprunt qui représente 40% de l’endettement du Budget Principal).
Cet emprunt va jusqu’en 2038 !
Tous les élus savent la toxicité de ces emprunts structurés : les intérêts à peu près nuls les premières années s’accroissent ensuite fortement.
En souscrivant un tel emprunt, le président de la CAPAP – maire de Grasse a empoisonné les finances de l’Agglomération pour 29 ans.
Le conseil municipal n’en a jamais été informé.
Pas plus d’ailleurs que de la situation financière des syndicats intercommunaux SIVADES (déchets ménagers) que Sillages (transports et funiculaire).
J’ai rappelé en conseil municipal du 14 février l’article L.5211-39 du Code des Collectivités Territoriales qui fait obligation de comptes rendus et de débats.
Les élus d’opposition, et avec eux tous les Grassois, devraient enfin avoir des explications sur les 5,4 millions d’€ dépensés entre 2008 et 2011 par Sillages pour les seuls frais « Recherches» du funiculaire.
Cette gestion opaque couvre une fuite en avant et des tours de passe-passe dangereux : recours à des différés de paiement d’emprunts, au partenariat public-privé, aux portages financiers par l’EPFR.
La facture, les Grassois la paieront plus tard.
La première tâche d’une nouvelle municipalité devra être un audit financier de la Ville et de l’Agglomération.