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 Hôpital de Grasse: les réactions du Dr R. Béranger et de Pierre-Marie Carlier

Sauvons le service réanimation !

Note : 3.3/5 (41 notes)

 


 

Le Docteur  Roger BERANGER ,
Chef du service de chirurgie au CH de Grasse, ancien président de la CME, aujourd'hui à la retraite a envoyé à l'Agence Régionale de la Santé son point de vue.
Un point de vue de grassois et de praticien totalement impliqué pendant de nombreuses années dans la vie du Centre Hospitalier de Grasse.
Nous le publions ci dessous.
Il est suivi de celui de Pierre-Marie CARLIER qui est, pour sa part, ancien Interne des Hôpitaux de Paris

 

Encore une fois la pérennité et le devenir de l'hôpital de Grasse sont mis en question.
En effet la disparition sur le site de l'activité de la réanimation de l'hôpital de Grasse entrainera en cascade de façon inévitable (qui de nous accepterait de se faire opérer dans un établissement où il n'y a pas de réanimation ; quel anesthésiste acceptera d'endormir un patient dans ces conditions là)
celle de la chirurgie,
de la maternité,
de la gynécologie
et des spécialités chirurgicales;
et même des urgences car il est impensable de concevoir ces services là en pleine activité sans une réanimation sur le site.

Il en est de même pour les services médicaux tels que la pneumologie , la cardiologie et même la gastroentérologie .
Ne pas oublier que le centre hospitalier de Grasse a une maternité de niveau 2.
Bref tout l'hôpital est menacé sauf la maison de retraite ...
Est-ce là l'objectif caché de l'ARS qui rappelons le s'est déjà attaqué au service des urgences, et à l'activité chirurgicale en général de Grasse.

Je ne parle même pas des problèmes neurovasculaires aigus pour lesquels une sensibilisation est en cours  dans les médias (prise en charge précoce selon des protocoles établis).
Je ne vois pas en quoi la proposition d'un seul service réparti à égalité entre Cannes et Grasse serait une amélioration sur le plan  fonctionnel des services ; ni une amélioration économique .... à moins d'envisager évidemment suppression de postes de médecins et de personnel ... ce qui serait un comble  !!!

L'autre solution : un service unique à Cannes ou un service unique à Grasse montre dès l'énoncé son caractère absurde (selon quels critères choisir ???).
Je ne parle même pas de l'évolution démographique du secteur de Grasse en constante augmentation et de la situation géographique de Grasse, premier hôpital d'importance depuis Digne pour tout l'arrière pays.

Il ne faudrait pas qu'à chaque SROS une tentative de ce type réapparaisse. Il est impossible de travailler correctement avec cette épée de Damoclès.
 

A Grasse le 22 décembre 2013
Docteur BERANGER


La définition même de l'urgence médicale doit faire réfléchir tous ceux qui, délibérément, souhaitent mettre en péril la pérennité du service de réanimation de l'hôpital de Grasse. 

La perception de toute situation empirant rapidement, ou susceptible de le faire, sans intervention médicale ou même avec »…

Le service de réanimation est un élément de sécurité médicale d'une nécessité absolue pour les habitants du bassin Grassois (près de 100.000 habitants).

Quel serait l'intérêt d'un service d'urgence digne de ce nom sans service de réanimation attenant ?
Par extension, quel serait l'intérêt d'un service de chirurgie, d'un service de maternité, de gynécologie, de toute spécialité chirurgicale, de pneumologie, cancérologie, cardiologie, gastro-entérologie, etc...sans une réanimation sur le site ?

Le flux des situations médicales considérées comme urgentes sera-t-il, à coup sûr, tellement faible dans les années à venir que certains sont prêts à faire prendre le risque (mortel !!!) aux habitants du bassin Grassois de supprimer leur service de réanimation ? Certains décideurs…   sont ils extra-lucides ?

Cette décision est d'une incroyable irresponsabilité. Qui est capable de l'assumer au regard de l'éthique ? Qui veut être responsable des décès qui en découleront ? 

Les gouvernements n’ont de cesse de chercher à réduire « le coût de la santé » dans un contexte économique perturbé.
Certes… Mais, quel est le prix d'une vie humaine ? Avons-nous envie d'avoir des "bouts d'humains" accrochés à nos mémoires ?

Laissez vivre le service de réanimation de l'hôpital de Grasse, pour que vivent les futures victimes "d'un péril de mort" du bassin Grassois !
 
Pierre-Marie CARLIER
Ex-interne des Hôpitaux de Paris