Même si le premier magistrat de la ville ne décide pas de tous les choix pour des structures ne dépendant pas directement de son autorité, il est de son ressort d’intervenir pour maintenir des services vitaux pour une ville et ses habitants, dans le cadre des priorités d’une politique municipale. S’il en était autrement, les annonces faites dans les projets de la ville n’auraient aucun poids ?
Nous avons été quelques élus et associations à dénoncer cette situation, ainsi que des diminutions de services, qui ont touché les Services de la Poste (diminution d’horaires, suppressions d’antennes effectives ou annoncées).
Pour EDF et GDF, nous avons été alertés, en tant qu’élus dès 2001, de la disparition programmée des services de proximité.
Nous avons été - de nouveau- quelques unes, quelques uns, à interroger le maire de Grasse et à intervenir pour le maintien de l’agence grassoise et des services d’interventions locaux.
Quelle logique commerciale, liée au développement de ce secteur du département peut-il justifier cette disparition ? Toutes les études démontrent la forte poussée démographique de la zone allant de Vence à Fayence, secteur essentiel de l’Agence du pays grassois.
Le désengagement d’EDF- GDF a commencé dans les années 90, par la centralisation du service Gaz sur Cannes La Bocca.. Nous avons, depuis, constaté les problèmes de délais d’intervention, particulièrement aux heures de pointe, en cas de fuite de gaz ; il reste un seul agent dépannage en poste sur le pays grassois !
A partir de 2000, la « dynamique » de diminution des services commerciaux et d’accueil s’est affirmée. Les effectifs grassois sont passés de trente agents à trois personnes, de 5 jours d’accueil du public à trois jours.
Cet été un panneau informait les usagers d’une fermeture de l’agence, sans précision. Fin octobre, l’agence est toujours fermée ; elle n’ouvrira plus.
Cette agence intervient sur vingt deux communes autres que Grasse : pour l’axe, sud - nord, de Mouans-Sartoux à Saint- Auban ; pour l’axe est- ouest, de Tourrettes Sur Loup à Saint- Cézaire. Ce secteur réunit des zones fortement urbanisées et des zones rurales très étendues.
Les Moyen et Haut Pays seront les plus touchés, car plus éloignés et dispersés en petites communes et hameaux.
L’agence du Pays grassois est passée en quelques années d’environ cent vingt agents à moins de soixante.
Pour 2009, il est prévu le départ du service ingénierie, ce qui pénalisera encore plus fortement les usagers, particulièrement les professionnels (artisans), en retardant par exemple les ouvertures de chantiers. Cette nouvelle « restructuration » fera tomber les effectifs à quarante personnes.
La sous- préfecture et la mairie de Grasse sont restés sourds aux alertes lancées par le syndicat CGT et les quelques élus de l’opposition conscients des graves conséquences à venir.
En dépit des discours « rassurants » de la Direction …les faits sont là aujourd’hui, et les contredisent.
Seule une forte volonté, une réaction énergique pourrait sauver l’agence et l’ensemble des services. Ils font partie d’un patrimoine qui pour les usagers ne relève pas de la nostalgie du passé, mais de la qualité de vie du présent.