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 Ligne TER, la SNCF doit payer!

Note : 3.1/5 (73 notes)

 


Photo Nice-Matin (JP. Sconamiglio) - A. Aschieri et G. Piel an avril 2008 lors d'une distribution lors d'une distribution de tracts dénonçant les dysfonctionnements des TER Cannes-Grasse.

Le train et les transports en commun, oui c'est l'avenir. Mais encore faut-il que l'Etat et la direction de la SNCF ne sabordent pas l'entreprise publique. On ne compte plus les interventions de Gérard Peil, Vice-président de la Région et Président de la Commission Transports et d'André Aschieri, maire de Mouans-Sartoux pour que la ligne SNCF Cannes-Grasse fonctionne correctement et réponde aux besoins des 3.000 voyageurs quotidiens. Aujourd'hui, la Région PACA réclame 10 Millions d'€ à la SNCF pour services non faits.
Ci-dessous, l'article de Nice-Matin du 31/05/09

La Région réclame 10 millions d'euros à la SNCF pour ses trains fantômes
 
Ça devient presque une habitude. Dont le conseil régional Paca se passerait volontiers, assure-t-il.
Cette année encore, comme en 2008, la Région va réclamer à la SNCF 10 millions d'euros. Des pénalités pour services non rendus en quelque sorte, la SNCF étant censée assurer les transports pour le compte de la Région. Or, « il ne se passe pas un seul jour sans qu'un des 700 TER (Trains express régionaux) qui devraient circuler quotidiennement, ne soit supprimé. En 2008, nous avons versé 200 millions d'euros à la SNCF (220 millions en 2009) pour payer les agents en gare, l'entretien, les cheminots... Ce n'est pas rien ! Avec une telle somme, nous pouvions quand même attendre des résultats », s'énerve Gérard Piel, vice-président du conseil régional délégué aux transports. Ce qui met en rage cet élu antibois, c'est que la SNCF accepte le contrat « en sachant pertinemment qu'elle ne pourra pas assurer le service. Tout simplement parce que la SNCF ne dispose pas du personnel nécessaire ».

Sept cents trains par jour

Selon Gérard Piel, l'entreprise publique vient en effet de supprimer 200 emplois. Dans le même temps, la Région, désireuse de créer « une vraie desserte régionale » est passée de 540 à 700 trains par jour, en rouvrant la ligne Aix-Marseille, en réalisant une halte ferroviaire Vitrolles-aéroport de Marseille, etc. Plus de trains, moins de personnel : forcément, ça coince « et souvent au même moment. Nous ne comprenons pas pourquoi sur Toulon-Marseille, ce sont toujours les mêmes trains qui disparaissent certains jours. C'est curieux », s'interroge Gérard Piel. Conséquences : même les mordus du rail se découragent. Au début de la ligne Vitrolles-Marseille, 1 200 voyageurs s'étaient abonnés. La moitié a déjà abandonné, lassée d'attendre sur un quai sans train ou d'arriver en retard au boulot. Cela dit, la Région ne prend pas la SNCF en traître sur ce dossier des pénalités : l'an dernier, elle lui avait déjà réclamé 6 millions d'euros pour les trains fantômes de 2007.« En fait, la SNCF ne nous fait pas un chèque, nous défalquons sur ce que nous lui devons au fur et à mesure », précise Gérard Piel. La surprise, c'est que le montant des remboursements a presque doublé pour les ratés dans la circulation de 2008.

Un tableau encore plus sombre en 2009 ?

Et les 10 millions d'euros attendus « représentent plus de 100 emplois de cheminots à plein-temps », fait remarquer Gérard Piel. Pour 2009, le tableau s'annonce encore plus sombre : en quatre mois, 4 000 trains sont portés disparus. Où va donc s'arrêter cette escalade commencée en 2003 ? L'élu n'en sait rien. Ce qu'il constate, c'est que l'assemblée régionale a offert, en 10 ans, 3 milliards d'euros à la SNCF pour ses TER, « autant que Rhône-Alpes, alors que nous avons moins de circulation. C'est énorme ! » Maigre consolation enfin : toutes les régions ou presque sont logées à la même enseigne et présentent une note à la SNCF, « ce qui prouve que celle-ci va globalement mal, conclut M. Piel. Récupérer de l'argent ne nous intéresse pas. Ce que nous voulons, c'est une desserte régionale qui marche ». L'observatoire de la qualité, lancé en septembre, va-t-il permettre d'améliorer le tableau ? Rien n'est moins sûr. Il servira au moins à savoir précisément où le système déraille. Reste ensuite à trouver les bons aiguillages.

Catherine Aubry