Une riche exposition d’archéologie intitulée « Fragments d’Histoire : Mémoire du sol et du sous-sol » a été inaugurée le 12 juin au Musée d’Art et d’Histoire de Provence (MAHP) à Grasse.
Destinée au grand public mais également aux élèves, collégiens et lycéens, elle y demeurera jusqu’au 31 décembre 2010.
Commissaire de l’exposition, l'archéologue et professeur d'Histoire Bruno Belotti explique :
Résultat de 10 ans de recherches sur le territoire de Grasse et des Alpes-Maritimes, cette exposition est une véritable machine à remonter le temps jusqu’à nos origines. Elle fait une large place aux méthodes les plus récentes et montre que l’archéologie loin d’être une science exacte est un outil toujours perfectible et en évolution. En effet, depuis le cabinet de curiosités des archéologues du XVIIIe s. jusqu’aux méthodes les plus récentes comme l’archéologie du bâti, que de chemin parcouru !
Ce n’est plus l’objet privilégié au XVIIIe s., ni le site archéologique mis en exergue au XIX e s., encore moins le territoire dépendant d’une villa gallo-romaine ou d’une cité dont on tient compte au XXe s. qui sont au cœur des débats aujourd’hui mais les gestes de nos ancêtres et leur mémoire inscrite dans les objets ou dans les monuments. Que reste-t-il de leurs projets même si aucun écrit ne subsiste ? Quelle interprétation peut-on construire à partir d’une empreinte laissée dans la pierre, le fer ou la terre cuite ? Peut-on retrouver une partie de la mémoire des artisans du passé ? C’est cela qu’il est important de documenter aujourd’hui.
Notre désir de transmettre un patrimoine, notre patrimoine, s’est focalisé sur sa représentation matérielle : l’édifice. En voulant le conserver à tout prix, nous avons eu tendance à le sanctuariser et à le codifier. Nous avons oublié que ce que le passé nous a légué a répondu à un besoin, a fait l’objet d’études et s’est réalisé dans un contexte particulier. A nous de retrouver la genèse de ces créations et de reconstituer la chaîne opératoire ... Conserver des objets ou des bâtiments remarquables est légitime mais retrouver les techniques et les projets qui ont permis de les créer l’est tout autant.
Cette manifestation –peut-être ambitieuse- a dû tenir compte de la réalité du Musée d’Art et d’Histoire de Provence (MAHP).
Elle s’articule autour de trois pôles : une exposition temporaire ; une collection permanente dans des salles rénovées et une présentation d’œuvres d’un sculpteur contemporain qui a son atelier à Grasse, Kaci.
L’exposition temporaire éclaire les périodes moderne et médiévale et permet d’accéder aux salles de l’exposition permanente dédiée à l’Antiquité,