Cependant, elle a été l'objet d'une nouvelle passe d'arme dans un conseil qui, on l'a déjà dit, n'en a pas manqué, entre Paul Euzière, leader du groupe d'opposition « Grasse à tous », Jean-Pierre Leleux, maire, et sa première adjointe déléguée à la Culture, Dominique Bourret.
Cette dotation exceptionnelle, évoquée en conseil communautaire (voir Nice-Matin du 12 mars dernier), se décompose en trois montants d'origines différentes : 200 000 € issus de la Direction des musées de France, 150 000 € de la Direction régionale des affaires culturelles auxquels se rajoutent 350 000 € de la Communauté d'agglomération Pôle Azur Provence. Soit un montant de 700 000 € dédié à la muséographie (notamment la mise en valeur des collections), que la ville de Grasse complète à hauteur de 35 000 €.
Le budget total muséographique s'élève donc aujourd'hui à 1 295 000 € contre un montant précédemment estimé à 560 000 €.
C'est cette différence sensible qui a fait monter Paul Euzière au filet : « Je répète ce que j'ai dit en commission d'appel d'offres. Il est insupportable que l'on retienne un projet sur la base d'un coût dès l'origine très élevé et que, au fil du temps, par un bout, puis par un autre, on se retrouve avec des dépenses infiniment supérieures à ce qui avait été prévu au départ. On nous avait indiqués pour l'extension du MIP un coût global de 11 millions d'euros. On dépasse aujourd'hui les 14 M€. Pour la partie muséographique, le cabinet d'architecture avait estimé la dépense à 560 000 € HT. Elle sera après une dure négociation de 1 295 000 € HT.
« La Direction des musées de France rajoute 200 000 €, la DRAC 150 000 €, mais on ponctionne la Communauté d'agglomération de 350 000 € qui seront donc acquittés par le contribuable local.
« De telles « erreurs » d'appréciation sont difficiles à accepter non seulement parce que les évaluations financières perdent toute crédibilité, mais parce qu'en outre ceux qui en sont responsables ne sont nullement pénalisés ; au contraire, puisque leurs honoraires basés sur un pourcentage des travaux augmentent d'autant.
Et l'élu de l'opposition de poursuivre : « Nous votons cette délibération parce que nous voulons que le MIP ouvre enfin. Mais nous la votons contraints et forcés et pleinement lucides sur des mécanismes dont nous ne sommes pas dupes. »
Dominique Bourret a renvoyé la balle à Paul Euzière, juste avant une contre-attaque du maire : « L'état nous a obligés à mettre davantage en valeur la muséographie », a-t-elle dit.
« Je ne cache pas que ce projet, le plus important que la ville ait connu, m'a valu de piquer quelques colères à moi aussi, a affirmé également Jean-Pierre Leleux. Mais il est une valeur ajoutée pour la ville. Et je ne peux pas vous laisser dire certaines choses. Il n'y a pas eu d'augmentation sur les travaux. Nous sommes au rendez-vous des deux enveloppes prévues. J'y ai veillé. Concernant la muséographie, j'ai été contraint par l'État à cette augmentation. Je voulais la différer. Mais l'État abonde et la communauté d'agglo également car il va y avoir un transfert de compétence. »
Dominique Bourret précisait que la contrainte financière était « notamment liée aux exigences incontournables de l'architecte des Bâtiments de France. On est obligé de s'incliner. »
« Nous en sommes aux finitions. Le gros oeuvre est terminé », notait Jean-Pierre Leleux pour clore cet échange. Des finitions qui ne permettront cependant pas d'inaugurer l'extension en juin comme prévu."
L'article parle d'une "contre-attaque" du maire alors qu'il reconnait qu'il y a dépassement des prévisions.
Par contre, M. Leleux répond sur le montant des travaux qui n'étaient apparemment pas visés par les propos de Paul Euzière qui concernaient l'explosion des dépenses de muséographie..
M. Leleux a l'art de répondre à côté de la plaque quand les questions font mal.