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Jean-Pierre Leleux gagne un tour mais perd un élu au conseil

"(...) Pour Jean-Pierre Leleux, « c'est la preuve que nous avons su fédérer la droite républicaine et que les électeurs ne ressentent pas d'effet de lassitude à notre égard ».

Le maire sortant peut en effet légitimement se satisfaire de ce résultat, lui qui réalise presque le grand chelem, ne s'inclinant que dans un seul bureau, celui de la Blaquière.

Le grand chelem sauf à la Blaquière

Une victoire qui vient asseoir une position patiemment confortée depuis 1995 par un maire qui a su au fil des ans se rallier ou décourager les oppositions de droite qui, à l'époque de son prédécesseur, étaient solidement installées. Dernière en date, celle de Paul Fourquet. Si ce dernier n'a pas réapparu, sa colistière dans le groupe d'opposition de droite au conseil, Chantal Delacroix, figure désormais en 20e position dans la nouvelle majorité.

L'absence dans ce scrutin du Front National, qui recueillait en 2001 près de 9 % des suffrages, a fait le reste et permis à Jean-Pierre Leleux de franchir dès le premier tour la barre de la majorité absolue.

Paradoxalement, cette victoire du premier tour pénalise la nouvelle majorité : avec 51,24 % des suffrages recueillis dimanche, l'équipe de Jean-Pierre Leleux se retrouve créditée de 33 sièges ; elle en avait 34 dans la précédente.

L'opposition - composée de six élus de la liste Euzière et quatre de la liste Estampe - gagne donc un poste. Saura-t-elle pour autant s'entendre pour constituer un seul groupe ? Rien n'est moins sûr.

La gauche quant à elle perd l'espoir de renverser la tendance lors d'un deuxième tour mais marque des points certains. Tout au moins si l'on classe à gauche la liste d'initiative citoyenne de Paul Euzière. Ce qui en dépit de l'absence d'étiquettes partisanes et de la présence de Bernadette Bétheuil-Ramin et de plusieurs personnalités apolitiques ne paraît pas aberrant. Si l'on compare son score à celui de Georges Vassallo au premier tour de 2001, Paul Euzière gagne donc plus de 13 points. Alors, effet Euzière ou effet Bétheuil ? Un peu des deux, probablement, mais on peut pencher pour un effet Euzière plus prononcé en observant le scrutin à la loupe. Car c'est à la Blaquière, quartier où il travaille et s'investit depuis des décennies que Paul Euzière fait son meilleur score, puisqu'il arrive en tête avec 47,41 % des voix. En revanche c'est sans doute à sa colistière Bernadette Bétheuil-Ramin qu'il doit le bon score des Marronniers.

Son plus mauvais résultat, Paul Euzière le réalise à Saint-François, là où Jean-Pierre Leleux « cartonne » avec 67,23 % des suffrages. Sociologique, peut-on penser.

Quant à Bruno Estampe, s'il retrouve pratiquement la part d'électorat des deux candidats PS et Vert d'il y a sept ans, il n'enregistre pas de progression et souffre apparemment d'un déficit de notoriété comparé à son concurrent. Déficit que ne compense pas la présence sur le terrain, depuis des années, de son co-listier, Jean-Raymond Vinciguerra, le conseiller général écolo de Grasse-sud - qui va faire son retour au conseil municipal.

Sur l'ensemble des trois bureaux du Plan, en effet, la liste Estampe atteint une moyenne de 25 %, Paul Euzière dépassant les 30 %. On aurait pu penser que la présence sur la liste Estampe de membres de Grassenvironnement, l'association de défense des sites du Plan, allait peser en sa faveur. À Saint-Jacques en revanche, la liste Estampe est en 2e position sur les deux bureaux et l'on peut y voir un bénéfice de la notoriété de Robert Gaymard, actif président de l'association des Trois-Chemins, qui milite pour l'achèvement de la pénétrante.

Dix nouveaux élus

Enfin, à noter que Bruno Estampe réalise son plus mauvais score à la Blaquière (12,07 %). Et le meilleur en centre ancien, dans le 2e bureau (29,04 %), là où Jean-Pierre Leleux réalise son plus mauvais résultat (35,64 %) à une voix seulement de Paul Euzière (108 contre 107 et 88 pour B. Estampe).

La page est donc tournée, avec un nouveau conseil municipal (voir ci-contre) composé de dix nouveaux élus et trente-trois anciens (toutes listes confondues).

Reste maintenant aux élus à se mettre au travail - dès samedi, en principe. Et à la nouvelle majorité à tenter de vaincre la « malédiction du premier adjoint » qui a encore frappé lors du mandat qui s'achève. Dominique Bourret, qui devrait être élue à ce poste dès samedi, a promis de tout faire pour venir à bout du maléfice."

P. P.

Nice-Matin