Dans un communiqué de presse daté du 9 janvier 2008 la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques « dénonce les augmentations imposées par les industriels du médicament sur les spécialités déremboursées depuis le 1er janvier 2008". La FSPF « refuse de cautionner de telles pratiques qui ne font que décrédibliser le médicament et sont en totale contradiction avec les intérêts de la santé publique »
En effet les hausses constatées sur ces spécialités (essentiellement des veinotoniques) peuvent dépasser 30% mettant les professionnels de santé dans une situation intenable vis-à-vis de leurs patients.
Pour mémoire, dès son déremboursement, le prix du médicament devient libre, et l’industriel fixe son prix sans la contrainte de la sécurité sociale. De plus la TVA passe de 2.1 à 5.5% ajoutant une seconde hausse mécanique du prix. L’Etat gagne donc à dérembourser…
Les vagues successives de déremboursements des médicaments depuis quelques années ont été largement dénoncées par les revues « Que choisir », « 60 millions de consommateurs », les syndicats, le mouvement mutualiste et les partis de gauche.
Il est tout à fait inacceptable pour l’égalité d’accès aux soins des diverses catégories de la population de constater que ces pratiques s’ajoutent aux franchises médicales, après le forfait hospitalier, le 1 euro par acte etc… faisant supporter de plus en plus aux malades le montant de leur traitement.
Les effets pervers de ces déremboursements choisis de manière arbitraire, (les veinotoniques, mais aussi les produits antigrippaux, notamment pour enfants, etc.. sont des médicaments qui ont largement prouvé leur efficacité) aggravent la précarité des plus démunis et favorisent la médecine à deux vitesses.
Contrairement à ce qui est claironné dans certains médias, on le voit bien, ce n’est pas uniquement 50€ par an et par personne que coûtent les franchises médicales, mais beaucoup plus au travers des divers déremboursements. L’ultra libéralisme des industriels du médicament, et leur dérive mercantile, encouragés par la politique du gouvernement exclut une bonne partie de la population d’un accès aux soins égalitaire.
J.J. Michot