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 Prolongement de la Pénétrante jusqu'à St Jacques

Enquête publique: position du groupe Grasse à Tous

Note : 3.3/5 (38 notes)

 




Autour de 400 "dires", avis et propositions alternatives ont été déposés sur les registres de l'Enquête Publique sur le projet de prolongement de la pénétrante Cannes Grasse jusqu'au Stade Jean Girard à St Jacques (Route Départementale 2562) que souhaitent le Conseil Général des AM, M. Leleux et l'actuelle équipe municipale.

Le 10 juillet 2010, Paul Euzière dénonçait  dans un article "des sommes folles pour détruire notre environnement". A ce moment là, l'évaluation du coût par le Conseil Général et la municipalité étaient de 62 millions d'€ pour moins de 2 km (dont 2 millions à la charge de la ville).

Deux ans plus tard, nous en sommes déjà à plus de 72 millions d'€.

Ci dessous, la position du groupe des élus Grasse à Tous sur ce projet ainsi que les propositions alternatives qui ont été portées sur le registre de l'Enquête Publique.


"Ce projet de prolongement de la pénétrante  jusqu’à la RD 2562 au niveau du stade Jean Girard est, contrairement à ce qui est dit, un projet nouveau dans sa logique et dans sa conception, par rapport à l’Avant-Projet Sommaire de boulevard urbain adopté unanimement en 2002 par les élus,  les représentants des associations grassoises de défense des quartiers et avalisé par les gouvernements de MM Jospin puis Raffarin, qui se sont succédé.

Ce projet ne constitue pas un achèvement de la pénétrante en mode doux sous forme de boulevard urbain à 2x1 voies associé de façon non traumatisante à la voirie locale et au cadre de vie ; mais un prolongement de voie de transit avec des emprises de type autoroutier (2x2 voies) sur tout le parcours.

Pour la section Castors-Bastides, les emprises de la seule chaussée sont de 25,50 m., pour la section Bastides-Loubonnières: 19 m., pour les Loubonnières-Château Folie : 19 m.

Les deux viaducs apporteront des nuisances  aux plan du bruit et de la pollution atmosphérique sur tout le parcours qui seront, compte tenu de la topographie en amphithéâtre, impossibles à empêcher.

Ces nuisances seront, de plus, aggravées par la pente des ouvrages qui imposera aux véhicules des reprises et changements fréquents de rapports de vitesse dont on sait les effets sonores et polluants.

Les deux viaducs sont envisagés avec des hauteurs qui les rendront visibles de partout.
Ce qui constituera un traumatisme visuel évident pour tout le pays grassois.

Cette défiguration du paysage se traduira par une perte de la valeur des biens non seulement des propriétaires immédiatement situés sur le trajet de ce prolongement de type autoroutier, mais aussi pour tous ceux qui l’auront dans leur champ de vision.

L’arrivée (provisoire ?) à St Jacques se fait sous la forme d’un nouveau rond-point sur l’avenue de la Libération (RD 2562) au niveau du stade J. Girard.
Ce nouveau rond point n’était pas prévu dans l’APS de 2002.
Il ajoutera un 3ème rond point (sur 400 m.) à ceux existant et génèrera encore plus d’embouteillages et de complications à circuler pour les habitants de St Jacques et pour les automobilistes qui empruntent la RD 2562 et l’avenue Frédéric Mistral.

Ce projet de prolongement  de la pénétrante jusqu’à la RD 2562,sous cette forme et sans aucun autre prolongement au-delà, est inutile et extrêmement coûteux.
Il va transférer une partie des embouteillages et des problèmes du carrefour des Quatre Chemins à St Jacques sans rien résoudre.
Pour toutes ces raisons, nous nous prononçons donc contre le projet ici présenté.

Des solutions alternatives plus conformes à l’intérêt général existent.
Elles doivent être organisées autour de trois axes :

1/ réalisation prioritaire de l’échangeur de la Paoute qui permettra le désengorgement des Quatre Chemins et du carrefour de l’Alambic,

2/ mise à l’étude d’une contournante ouest de Grasse permettant de raccorder la RD 2562 (au niveau du Tignet-Peymeinade (vallon de la Frayère) à la pénétrante de la Siagne ou à la pénétrante Cannes Grasse au Sud des Aspres.

3/ Reprise du projet d’avant projet sommaire d’achèvement (et non de continuation) de la pénétrante  tel que présenté par les services de l’Etat en 2002  et adopté à l’unanimité sous la forme d’un boulevard urbain intégré au paysage, en supprimant le rond point de Château Folie potentiellement accidentogène.

                                                              Grasse, le 21octobre 2013.

                                             Pour le groupe des élus « Grasse à Tous » au conseil municipal de Grasse
                                                                          Paul Euzière
                                                                          Président.


Commentaires

Prolongement de la pénétrante existante jusqu’au stade Jean Girard...

 

Le prolongement de la pénétrante existante jusqu’au stade Jean Girard serait, si par malheur il venait à être réalisé, une insulte au bon sens en terme, notamment, de gestion des flux, d’écologie, d’environnement et de nuisances de toutes sortes, comme le souligne Paul Euzière dans l’excellente analyse critique qu’il fait du dossier. De plus,  il serait l’expression d’un total mépris de la démocratie, des riverains des quartiers traversés mais aussi des grassois en général. Car, compte tenu de son tracé et de son emprise au sol (4 voies !), ce prolongement en annonce d’autres. En effet, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir se profiler, en filigrane, le « prolongement ultérieur » de la pénétrante « Cannes – Stade Jean Girard de Grasse », aménageable en 4 voies sur la traversée de St Antoine. Prolongement, à travers St Jacques, Ste Anne, la Siagne, vers Peymeinade, le Tignet, Montauroux d’une part, et vers St-Vallier, le haut pays et sans doute plus encore, d’autre part. Ce réseau en patte d’oie de type autoroutier drainerait, forcément en l’intensifiant, la circulation issue de ces villes et des cités environnantes ainsi, comme il est à craindre, qu’une partie de celle provenant de la région de Draguignan. Bonjour les dégâts tous azimuts… sans oublier la congestion prévisible, que les promoteurs de l’actuel projet prétendent combattre, de la circulation à la hauteur de Ste Anne/St Jacques/Les Marronniers puis, sans doute, de l’intersection de la pénétrante avec l’A8 !

Il se dit que des projets de cette nature, à quelques variantes près, existent, depuis plusieurs décennies, dans les cartons d’élus et/ou de gestionnaires locaux et régionaux. Poussiéreux, déclarent les uns. Reportés aux calendes grecques disent les autres. Enterrés affirment les plus optimistes. Peut-être mais ils n’en sont pas moins présents, voire vivants, comme le rappelle, sans ambiguïté, la configuration et la dynamique du prolongement à l’ordre du jour qui nous préoccupe.

A la place de ”ville fleurie” et de ”ville internet” - on se demande bien sur quoi sont fondés ces slogans -, Grasse pourrait se prévaloir, et ce serait alors amplement justifié, d’être ”ville toboggan”, ”ville giratoire”, bref, ”ville auto-sacrifiée” pour faire court !  De nouveaux labels pour un vieux manège qui donnerait le tournis et la conviction, à tous, d’être ”mieux ailleurs qu’ici”…
Paul Monmaur