
Deuxième réunion du conseil municipal de Grasse en 2025, le 1er avril, marqué par des délibérations budgétaires importantes -notamment les votes du Compte Financier Unique 2024 et du Budget Primitif 2025- et plusieurs débats sur des enjeux structurants pour la commune.
J. Viaud a ouvert la séance présentant, avec grandiloquence, une situation qualifiée d’« exceptionnelle » qui se traduirait, en matière d'investissements, toutes collectivités confondues, par prés de 50 millions d’€ cumulés, dont 20,6 millions engagés directement par la Ville.
Des chiffres infirmés ensuite tant par le Compte Financier Unique 2024 que par le Budget Primitif 2025... Il est revenu une fois encore sur les grands projets "en cours" : le crématorium (dont la première pierre n'est toujours pas posée), la requalification urbaine, le Palais Épiscopal, la base de padel, ou encore la ZAC Martelly (en cours depuis 2011).
RESTAURATION COLLECTIVE « ELIOR » :
MOINS DANS LES ASSIETTES, PLUS DANS LES POUBELLES
Mais c’est sur le rapport de la Délégation de Service Public (DSP) de la restauration collective au groupe Elior [Délib. 2025-36] que le débat s’est animé.
Paul Euzière, au nom des élus « Grasse à Tous -Ensemble et Autrement », a dénoncé la « gestion calamiteuse » de la restauration scolaire : baisse de qualité, engagements non tenus (notamment sur le local et le bio) et chute du nombre de repas servis en crèche et à domicile.
Il a proposé des audits publics trimestriels, un retour en régie municipale, des contrôles citoyens et une meilleure collaboration avec les producteurs locaux.
En réponse, l’adjointe Murièle Chabert a reconnu les difficultés et annoncé des ajustements, tout en défendant le choix de la DSP par l’actuelle municipalité.
Voir l’intervention de Paul Euzière
COMPTE FINANCIER DE L’ANNEE 2024 : UN TAUX D’EXECUTION DES INVESTISSEMENTS BIEN EN DESSOUS DE LA MOYENNE NATIONALE
Autre temps fort : l’examen du Compte Financier Unique (CFU) 2024 [Délib. 2025-38] qui succède au Compte Administratif des collectivités locales.
Paul Euzière a pointé un taux d’exécution des investissements trop faible (65 %), des dettes « hors bilan » préoccupantes via les satellites de la Ville, et l’absence de la « annexe verte » pourtant obligatoire. Il a réclamé le report du vote, ce que le Maire a refusé en assurant que les éléments demandés figuraient bien dans les documents, bien qu’améliorables à l’avenir.
Voir l’intervention de Paul Euzière
BUDGET PRIMITIF 2025 : DES AMENDES INJUSTIFIABLES, DES ASTREINTES QUI NE RENTRENT PAS !
Le débat sur le Budget Primitif 2025 [Délib. 2025-53] a été ensuite marqué par un échange nourri sur les astreintes dues à la ville de Grasse par le propriétaire du Château Diter, condamné pour construction illégale.
Paul Euzière a dénoncé l’absence de recouvrement des plus de 500 000 € d’astreintes cumulées dues à la Ville depuis 2022, regrettant qu’aucune créance ne soit inscrite au budget.
Jérôme Viaud a assuré avoir saisi l’État qui aurait émis deux titres de 272 000 €, restés impayés.
Le Président du groupe des élus « Grasse à Tous-Ensemble et Autrement » a évoqué une inégalité de traitement entre justiciables puissants et ordinaires, appelant à plus de fermeté.
J. Viaud a affirmé que la Ville, dans le dossier du Château Diter, avait fait tout son possible contre les illégalités et s’était constituée partie civile, tout en reconnaissant les lenteurs administratives.
Affirmation qu’a contestée vivement Paul Euzière.
Voir l’intervention de Paul Euzière
Voir le débat sur les astreintes dues par le Château-Diter
Par ailleurs, Paul Euzière a salué l'amélioration du Tableau annuel des acquisitions et cessions, devenu plus lisible suite à l’intervention antérieure qu’avait faite Magali Conesa au nom du groupe « Grasse à Tous-Ensemble et Autrement. »
Enfin, plusieurs délibérations ont été adoptées à l’unanimité : soutien à la compagnie Hervé Koubi, création de postes, nouvelle charte informatique, et subventions aux copropriétés engagées dans la rénovation de façades (opposition de J.P. Camérano).