Sureffectifs de cadres, dépenses opaques, menaces impunies, mépris des élus du personnel que l’on cherche à intimider...
Depuis des mois, les dysfonctionnements se multiplient au sein de la structure locale de Marfina-Moventis à qui la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse a attribué depuis le 1er janvier 2023 les transports publics « Sillages »
Le 15 avril, Paul Euzière a écrit une lettre à Jérôme Viaud, Président de la CAPG et maire de Grasse, pour lui demander que la Communauté d’Agglomération prenne d’urgence des dispositions afin d’éviter que « l’alarme sociale », déclenchée par le syndixat CGT de l’entreprise, ne débouche sur un conflit qui peut encore être évité.
Ci-dessous le texte de la lettre de Paul Euzière à Jérôme Viaud
Monsieur le Président,
En ma qualité de conseiller communautaire, président du groupe des élus « Grasse à Tous », je me permets de porter à votre connaissance la situation sociale explosive qui est en train de se développer au sein de Moventis, délégataire du service public des transports "Sillages" qui menace directement la continuité du service et l’intérêt des usagers du territoire.
Le constat est alarmant et fondé sur des faits précis.
La lettre du syndicat CGT des Transports Urbains du Pays grassois en date du 2 avril 2025 souligne des « manquements graves », documentés et vérifiables :
a/ des dérives managériales et une opacité financière avec :
- un sureffectif des cadres et le recrutement injustifié de 2 nouveaux agents de maîtrise (passant de 4 à 6) et la création d’un poste « d’adjoint au Responsable d'Exploitation », alors que Transdev fonctionnait avec une équipe réduite.
- des dépenses contestables :
· la location d’ALGECO et rénovation coûteuse des bureaux (électricité, internet), alors que les locaux existants sont maintenus.
· Achat de « 6 véhicules de fonction » (dont 4 Cupra) et l’investissement de « 104 000 € dans des caméras de surveillance », sans justification opérationnelle.
- « Manque de transparence » :
· des « pénalités financières » liées à des services non exécutés, jamais expliquées au CSE.
· des « ruptures d’approvisionnement » en pièces détachées pour les mécaniciens, dues à des impayés fournisseurs.
b/ des « violations du dialogue social »
- « le CSE ignoré » sur des décisions stratégiques :
· l’embauche en CDI pour la vente de titres de transport « sans consultation ».
· des accidents du travail « non déclarés » aux élus.
- du « favoritisme et des recrutements opaques » :
· promotion d’un salarié ayant « fourni de faux témoignages »(prouvés par vidéo) au poste de "vérificateur", risquant de nuire aux conducteurs.
· le recours systématique à « l’embauche externe », malgré des compétences internes.
c/ la « mise en danger des salariés et usagers »
- des « agressions et menaces non traitées » :
· Un salarié ayant proféré des « menaces de mort » n’a pas été convoqué en conseil de discipline, et a même été nommé « ambassadeur » d’une enquête RPS.
· des « risques concrets pour les usagers et la CAPG »
Ces dysfonctionnements, couplés à la « dégradation du climat social », risquent de provoquer :
- « des grèves paralysantes », comme en 2024, perturbant les lignes scolaires, professionnelles et interurbaines.
- « une baisse de qualité du service » (retards, annulations) en raison des tensions internes et des problèmes logistiques (ex. pénurie de pièces).
- « un préjudice financier » pour la CAPG, lié aux pénalités contractuelles ou à une remise en cause de la DSP.
En tant qu’autorité délégante, la CAPG ne peut rester spectatrice.
D’une part, cette situation intervient alors que le rapport annuel de Délégation de Service Public à Moventis pour 2023 fait état d’un déficit d’exploitation de 1 537 000 €.
Ce qui nécessiterait une gestion rigoureuse des dépenses.
D’autre part, il est de l’intérêt de tous : usagers, personnels de Moventis, et Communauté d’Agglomération de parvenir à un apaisement de la situation sociale dans l’entreprise.
Ce qui ne pourra être obtenu que par un dialogue véritable, dans le respect de la loi et de la représentativité de chacun.
Nous vous demandons :
1. Une audition d’urgence de Moventis pour exiger :
· La transmission des justificatifs des dépenses (véhicules, caméras, travaux).
· Un plan de régularisation des consultations du CSE, conformément à la loi.
2. Un médiateur indépendant pour superviser les négociations sociales.
3. Une clause de garantie dans la DSP assurant la pénalisation financière en cas de manquements répétés au dialogue social.
Veuillez agréer, Monsieur le Président...
Hélas!
Il y a hélas toujours des gens qui profitent de situations qui peuvent leur rapporter gros, et c'est nous, les contribuables, qui en subissons les conséquences...
C'est triste ce monde où l'argent est maitre de chacun!