En février 2008, le Conseil d’Agglomération Pôle Azur Provence (CAPAP) votait la proposition de son président, le maire de Grasse, d’acquérir l’ex usine Symrise au Plan sans avoir été informé ni des négociations engagées en son nom depuis 2007 ni du contentieux qui se développait.
Rappel de quelques faits:
La ville de Grasse a préempté en 2008 à 11 millions € une friche industrielle qu’elle n’avait pas voulu acquérir en 2007 à 9 millions.
En 5 mois: 2 millions de plus et un contentieux avec un promoteur immobilier qui, c’était prévisible, a ensuite demandé plusieurs millions de «dédommagement» à la CAPAP.
Cette demande était exorbitante et infondée.
L’intérêt public aurait voulu que la Justice en soit saisie.
Contre toute logique, le maire de Grasse a proposé que soit signé un «protocole transactionnel», un arrangement à l’amiable, avec le promoteur à hauteur de 750 000 € complété de divers avantages.
Rien n’était clair dans ce dossier.
Nos questions restaient sans réponses.
Nous avons voté contre les délibérations présentées en conseil municipal en juin 2008 et 2009.
Puis, nous avons déposé un recours en annulation au Tribunal Administratif.
Depuis 2009, les faits nous donnent raison.
Aux 2 millions de surcoût de la préemption, se sont ajoutés les 750 000 € du protocole transactionnel, puis la condamnation de la ville de Grasse à payer les frais d’agence:1 123 000 €, puis les intérêts d’un emprunt de 13 millions: 385 000 € par an plus les taxes foncières: 280 000 €, plus l’entretien.
Chaque jour, la facture Symrise coûte 1800 € de plus.
Pour quel résultat ?
En octobre 2009, dans Kiosque, sous le titre « Notre réponse : le succès du projet », on affirmait que « 10 des 14 lots avaient retenu l’attention d’industriels » et « une prévision d’emplois sous 3 ans de 70 à 80 postes ».
Trois ans plus tard, le Compte Administratif 2011 prouve qu’aucun lot n’a été vendu.
Une seule firme s’est installée, simplement déplacée d’un autre secteur du Plan, sans avoir créé d’emploi.
Au total, l’opération Symrise aura été très juteuse pour certains ; mais elle aura coûté plusieurs millions aux finances publiques sans rien rapporter aux Grassois ni aux habitants de la CAPAP.
Paul Euzière