"Nice-Matin" a demandé aux candidats aux prochaines élections municipales d'écrire une lettre au Père Noël dans laquelle ils feraient part de leurs souhaits pour Grasse.
Ci-dessous, le texte envoyé par Paul Euzière.
On regrettera que la phrase comportant la citation de Pablo Neruda ait disparu sur la page du quotidien local.
Père Noël,
Je ne t’ai plus écrit depuis longtemps.Je vais le faire parce que dans quelques jours ce sera 2014, l’année du centenaire de la première Guerre mondiale, cette grande boucherie dans laquelle tant de jeunes Grassois ont laissé leur peau.
Que l’on restitue enfin à toute cette jeunesse sacrifiée son honneur!Que l’on redonne à une voie de Grasse le nom de Jean Jaurès, ce visionnaire d’un monde fraternel assassiné au premier jour de cette guerre.
M. De Fontmichel s’y était engagé lorsqu’on a rebaptisé la Place aux herbes.Depuis, nos demandes se sont heurtées à un silence honteux.
Une ville, pour avoir une âme doit faire vivre sa mémoire et son patrimoine qui sont le lien entre hier et aujourd’hui.
Mais avoir une âme suppose aussi faire reculer les exclusions chaque jour plus nombreuses et agir pour que chacun ait sa place, pour une ville où il fait bon vivre tous ensemble.
Cette convivience que les Sud-Américains et les Indiens des Andes appellent « Buen Vivir », « Sumak kawsay » - le «Bien vivre »- par l’harmonie née de l’équilibre, du partage et de l’inclusion de tous, est possible chez nous aussi.
Dans ce domaine, la fatalité n’existe pas.
Seules la volonté et la détermination comptent.
On ne peut vivre vraiment qu’en ayant un « en-commun » avec les autres.
Alors Père Noël, redonne à tous les Grassois -d’origine ou d’adoption- confiance en eux et en leur ville qui est belle et pleine de potentialités.
Oui, nous le pouvons !
Sans doute, le pape François a-t-il raison d’appeler à lutter « contre cette idole qu'est l'argent, contre un système sans éthique, injuste, dans lequel l'argent commande tout».
Car «pour préserver ce système idolâtre, on abandonne les plus faibles, les vieux, ceux qui n'ont nulle part où loger ».
Je crois qu’on peut lui associer, le Chilien Pablo Neruda, cet immense poète universel, qui a écrit : « Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autre titre que celui-ci, sans être obsédé par une règle, par un mot, par une étiquette ».
Alors, Père Noël, qui est si loin –toi qui m’as dit un jour « aide-toi le ciel t’aidera !»- donne-nous un coup de main pour que notre ville participe de ce monde humain et fraternel.
Paul Euzière.
AIDONS NOUS , le CIEL AIDERA.....Le miracle est dans l'urne peut être....... JOYEUX NOEL......