Du fait d'une gestion aberrante en matière d'urbanisme commerciale, de circulation et de stationnement, le nombre de commerces qui ferment au Centre ville est en progression constante.
On ne pourra pas dire que la nouvelle municipalité et son maire ont choisi de "communiquer" ou simplement d'informer sur l'Enquête Publique portant sur la ZAC Martelly qui a été clôturée dans un silence assourdissant vendredi 4 juillet.
Curieusement, le numéro du magazine municipal "Kiosque" dans lequel Paul Euzière et le groupe "Grasse à Tous-Ensemble et Autrement alertait sur l'importance de cette enquête publique et la nécessité pour les Grassois de s'exprimer a subi un (très inhabituel) "retard technique" qui a bloqué sa diffusion à partir du 1° juillet.
Ci dessous, le "dire" déposé par Paul Euzière qui recense les inquiétudes que les Grassois peuvent avoir au sujet de cette ZAC et explicite les raisons de son opposition.
"Ce projet de ZAC a fait l’objet depuis le 2 décembre 2010 de 10 délibérations et rapports au conseil municipal de Grasse marqués par des incohérences multiples, des évolutions soudaines, des risques financiers certains et des discordances inquiétantes dans son calendrier d’exécution.
Au plan des transports, de la circulation et du stationnement :
Le dossier de réalisation présenté par la SPL « Grasse Développement » et le bureau d’études « Espace » (27 bd Joseph Garnier à Nice) mentionne comme élément essentiel au plan des transports (et de la piétonisation de la zone) le funiculaire reliant la gare SNCF et le Pôle intermodal avec la Cours Honoré Cresp.
Or ce projet de liaison –porté par le syndicat intercommunal « Sillages »- qui n’a jamais été mis à l’ordre du jour d’un conseil municipal de Grasse devait aboutir, dans un premier temps, à la place du Cours H. Cresp, puis suite à l’opposition de M. l’Architecte des Bâtiments de France- en limites du Jardin des Plantes et de la Parfumerie Fragonard, a été déclaré « suspendu » par M. Leleux Maire de Grasse et Président de la Communauté d’Agglomération Pôle Azur Provence, le 17 janvier 2014 (Cf Nice Matin Grasse du 17/01/14).
Depuis le syndicat Sillages –qui a engagé plus de 13 millions d’emprunts sur ce mode de liaison en TCSP a été dissous lors de la création de la nouvelle Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse.
La nouvelle régie intercommunautaire des transports n’a pas repris à ce jour le projet de funiculaire.
Le rapport mentionne que la réalisation de cette ZAC induirait un quasi doublement du trafic automobile sur l’avenue du Riou Blanquet et le boulevard Gambetta dont la largeur est limitée et qui sont déjà embouteillés actuellement à certaines heures du fait d’un plan de circulation basé sur une boucle en sens unique autour du Centre-Ville que le projet de ZAC n’envisage pas de modifier.
En clair, « l’accessibilité renforcée » et les « maillages viaires et piétons consolidés » évoqués par le dossier de réalisation de cette ZAC va se traduire par la détérioration de la qualité de vie des centaines de riverains de ces voies.
Ce projet évoque la destruction de l’actuel parking Martelly qui serait ensuite reconstruit.
Ce qui signifierait pendant une période non négligeable la suppression de centaines de places de stationnement dont seraient privés les commerces du Centre –Ville.
Or, le commerce du Centre ville est déjà lourdement mis en difficulté par une politique de stationnement payante aberrante.
La diminution, même temporaire d’un grand nombre de places de stationnement, serait à tous points de vue catastrophiques pour l’activité commerciale.
Elle constitue une incohérence au regard des objectifs proclamés de cette ZAC au plan commercial.
En matière de commerce :
Il est prévu la construction de 7190 m2 de commerces [Avenant n°1 d’intervention foncière sur le site Martelly entre l’EPFR et la ville de Grasse- délibération 2013-19 du conseil municipal du 14 décembre 2013].
Or le simple examen de la situation actuelle en Centre-ville montre un grand nombre de cellules et d’espaces commerciaux fermés, de baux à céder et de locaux à vendre.
Le rachat à hauteur de près de 500 000 €, en 2013, à l’EPARECA , par Grasse Développement, de tous les commerces du Centre-Ville pour lesquels cet établissement avait été le porteur financier devrait inciter à la prudence en la matière.
Cette situation n’est pas conjoncturelle. Elle résulte à la fois du départ constant des habitants du Centre ville vers la périphérie immédiate et les quartiers et hameaux extérieurs ainsi que la conséquence de choix municipaux structurants en matière d’urbanisme commercial qui ont systématiquement favorisé l’implantation de super et hypermarchés ainsi que de zones commerciales au sud de Grasse, notamment entre el carrefour des « Quatre Chemins » et la commune de Mouans-Sartoux.
La multiplication de ces zones commerciales -auxquelles s’ajoute maintenant le projet (validé au plan national) de « Village de marques » à Pégomas- handicapent le commerce du Centre ville et y rendent aléatoire l’installation de nouveaux commerces.
La création d’un cinéma "multiplex" :
Il ne reste à Grasse, à quelques centaines de mètres de la zone Martelly, qu’un cinéma -en régie municipale- qui ne survit qu’avec le soutien financier de la Ville.
La viabilité d’un multiplex est conditionnée par la possibilité de stationnement gratuit à proximité.
Les bâtiments proposés pour cette activité sont sur plusieurs niveaux.
Ce qui en multiplie les contraintes (accessibilité et sécurité) et en augmente les coûts de fonctionnement.
Hôtellerie :
Le projet initial ne comportait pas d’hôtel (à l’exception de l’Hôtel du Patti existant).
A été ensuite inclus, à l’occasion d’une délibération un projet de « 4 étoiles », puis de « 3 étoiles ».
Là encore, rien de précis.
Financements :
« L’estimation sommaire des dépenses » fait état de 11 979 340 € de travaux d’aménagement dont 5,3 millions d’équipement publics et de 2,4 millions de « prestations, honoraires et frais financiers ».
Dans la situation fragile dans laquelle est Grasse Développement, et au-delà, la ville de Grasse, ces dépenses (ré-évaluables à la hausse) font courir un risque certain aux finances communales.
D’autant qu’il convient d’y ajouter 4, 169 millions de dépenses liées au poste foncier et que l’avenant n°1 d’intervention foncière sur les ite Martelly( délibération 2014=3-19) a porté par convention le recours à l’Etablissement Public Foncier Régional de 2,5 million d’€ à 4,5 millions d’€.
Ce projet de ZAC comporte donc trop d’imprécisions, d’incertitudes et de risques pour la ville de Grasse et les commerçants du Centre Ville sans que n’en soit démontré l’intérêt public.
Je me prononce contre ce projet".
Réponse
Désolée de n'avoir pu me rendre pour l'enquête publique, étant absente durant cette période.
Personnellement je ne comprends absolument pas ce forcing pour créer cette zone commerciale à Grasse: je ne vais que rarement à Grasse du fait de l'impossibilité de stationner sans payer, et je refuse de faire mes courses le samedi vue l'affluence ce jour-là dans les magasins! La création du sens unique dans la ville est aussi pour beaucoup dans la désertion de cette ville aussi bien de la part des Grassois que des touristes qui ne comprennent rien pour y venir ou traverser la ville....Ce n'est pas la création de cette "zone Martelly" qui y remédiera. En tant qu'habitante qui paie des impôts, je refuse que ceux-ci augmentent encore pour cette chose inutile: ils sont déjà bien assez chers pour le peu de travaux qui y sont faits (état des routes à revoir entre autres).
MF