Présenté comme «le Projet phare » de l’actuelle municipalité, la ZAC Martelly ressemble de plus en plus à l’Arlésienne d’Alphonse Daudet. On en parle, on en parle, mais on ne la voit jamais.
En 2013, il était prévu qu’elle serait achevée en 2018, «au plus tard en 2019 ».
Nous serons bientôt en 2018. Rien n’a commencé.
Rien n’a commencé sauf un superbe cafouillage suivi d’un tout aussi superbe rétropédalage au sujet du parking Martelly qui a été fermé le 31 décembre 2016 car il devait être détruit en février. Ce qui a entraîné le départ forcé des abonnés vers le parking de la Roque.
Certains sont ensuite revenus, M. Viaud ayant décidé de le rouvrir « jusqu’au 1er juillet ».
Nous sommes en novembre. Le parking Martelly fonctionne toujours.
Nous nous en réjouissons car nous sommes opposés à la démolition d’un équipement municipal qui est utile et qui rapporte aux finances de la Ville.
Rien n’a donc commencé à la ZAC Martelly, mais les dépenses publiques se comptent déjà en millions d’euros.
Les conventions successives passées depuis 2012, d’abord par M. Leleux, ensuite par M. Viaud avec l’Etablissement Public Foncier (EPF) pour l’acquisition de biens immobiliers dans le secteur de la ZAC se chiffrent maintenant à 6 millions.
Ce sont, en fait, des emprunts différés et masqués, de vraies bombes à retardement.
Si le 31 décembre 2019, à l’échéance des premières conventions, les commerces, l’hôtel, le parking de 650 places (?), le cinéma multiplex ne sont pas réalisés, la Ville devra racheter ces biens à l’EPF.
Or, le calendrier n’est pas du tout respecté et ces projets qui dépendent d’investisseurs privés sont aléatoires.
A ces 6 millions, rajoutons l’achat par la SPL Grasse Développement du garage Gambetta -Rolland: 4,2 millions.
Soit, déjà plus de 10 millions € déjà engagés pour une opération qui ne devait «rien coûter à la ville ».
Après le fantômatique funiculaire (14 millions partis en fumée), la Grande Médiathèque où, les mauvaises surprises se succédant, la facture s’allonge, la ZAC Martelly est autre projet pharaonique, inadapté et ruineux pour les finances publiques.
Comme pour les emprunts toxiques, on nous dira demain quand il sera trop tard, que nous avions raison.
Grasse n’est pas une ville pauvre. C’est une ville que l’on ruine.
Paul Euzière, Nora Addad, Ludovic Brossy, Frédérique Cattaert, Magali Conesa, Damien Voarino
Groupe « Grasse à Tous-Ensemble et Autrement »