La gravité de l’épidémie du Covid 19 et les bouleversements qu’elle induit font que nous ne commenterons pas ces étranges élections municipales du 15 mars qui, du fait d’un contexte inédit de peur généralisée, aboutiraient à des maires élus pour six ans par moins de 20% des électeurs inscrits.
A Grasse, 36 % de votants seulement : du jamais vu !
Faire comme si ce scrutin s’était déroulé normalement, ce serait valider nationalement un déni flagrant de démocratie, porter atteinte à la légitimité des élus et discréditer encore des institutions dans lesquelles un grand nombre de nos concitoyens n’ont plus confiance.
Ceci dit, l’urgence est aujourd’hui dans le combat qu’il faut mener ensemble pour la vie et contre un virus que l’on a identifié mais dont on ne sait finalement pas grand-chose.
La recherche médicale mobilisée partout dans le monde apportera des réponses.
En attendant, gardons-nous des expertises à la va-vite et des affirmations non vérifiées.
Le Président de la République a assuré que demain ne sera pas comme hier.
C’est évident pour ce qui est de la vie économique de notre pays.
L’épidémie de coronavirus va entrainer en 2020 un recul de 8 % du Produit Intérieur Brut, une chute qui nous renvoie au lendemain de la II ème Guerre mondiale !
Dans une telle situation, les services publics de l’Etat et des communes sont plus que jamais nécessaires.
On voit à quelle dramatique crise sanitaire ont conduit les politiques d’austérité -c'est-à-dire de casse- de l’Hôpital et de la Santé publique.
En 10 ans, les hôpitaux ont subi près de 12 milliards de coupes budgétaires
Depuis 2009, on a eu la loi Bachelot qui visait à supprimer 22 000 postes et à fermer 16 000 lits en installant à la direction des hôpitaux des « managers » non médicaux, en 2015 la loi Marisol Touraine-Valls, puis la loi Buzyn en 2019 qui prévoit de « déclasser » environ 300 hôpitaux de proximité en fermant de nombreux services d’urgence.
Les élus Grasse à Tous, avec particulièrement notre ami Patrice Cattaert, conseiller municipal alors Administrateur au titre du personnel du Centre Hospitalier, ont mené à partir de 2008 une bataille permanente au côté du personnel de l'hôpital de Grasse pour sauver le service de réanimation et mettre en échec le Projet de Schéma Régional de Soins 2012-2016 du gouvernement et de l'ARS qui, sous prétexte de "mutualisation" avec l'hôpital de Cannes, aurait entrainé la disparition de ce service essentiel pour Grasse et les Grassois.
Ceux qui ont voté les lois sont responsables de la fermeture de services, du manque de lits de soins intensifs, de la carence en surblouses, masques et tests pour les personnels hospitaliers de la 6ème puissance économique du monde.
En tant qu’élus, avec les tous les acteurs de la Santé publique, nous n’attendrons pas « le jour d’après » pour demander des comptes aux casseurs et à leurs soutiens locaux.
Paul Euzière, Nora Addad, Ludovic Brossy, Frédérique Cattaert, Magali Conesa, Damien Voarino
Groupe « Grasse à Tous-Ensemble et Autrement »